Les jumeaux s’échappent de l’école : « Un événement très inquiétant à la veille de la rentrée » pour l’avocat des parents

Source LaDepecheCe poster a été publié à l’origine sur ce site, Article de Géraldine JAMMET

L’incident a fait le tour des médias. Il faut dire que c’est la hantise de tout parent. Encore plus avec la crise et encore plus à la veille de la rentrée générale. Bien entendu, ce qu’il s’est passé vendredi 12 juin à l’école de Castanet-Tolosan est très singulier. Il était environ 11h30 lorsqu’un père de famille a vu ses garçons de 5 ans pousser la porte du domicile familial. Tous seuls. Alors qu’ils auraient dû être en classe, à l’école maternelle Françoise-Dolto, située à quasiment 1 kilomètre de là (notre édition de mercredi). Non sans une certaine habileté, les jumeaux se sont coordonnés pour parvenir à ouvrir le portillon avant de filer tout droit à la maison. Sans que personne ne s’en rende compte. Ni les équipes encadrantes, ni les automobilistes qui ont forcément croisé leur chemin sur la route de Labège. Un axe très fréquenté que les enfants commencent à bien connaître puisqu’avec les beaux jours, la famille effectuait de plus en plus le trajet à pied. Ils ont fini par arriver à destination.
Le hasard a voulu que leur père ne travaillait pas ce jour-là. Manquant de peu une attaque quand il les a vus débarquer ainsi, il s’est ensuite présenté à l’école. Mais manifestement les explications avancées n’ont pas suffi. La municipalité a aussitôt rehaussé la gâche du portail et le Rectorat a présenté ses excuses à la famille. Mais les parents des deux garçons veulent comprendre. Et éviter qu’un tel événement ne se reproduise.

Un « contexte anxiogène »

Alors après avoir déposé plainte auprès de la gendarmerie, tous deux sont allés rencontrer leur avocat, Me Jonathan Bomstain, ce vendredi. « On a besoin d’un éclairage, qu’il s’agisse d’une enquête pénale ou administrative car on ne peut pas déposer plainte contre une école. Il est encore trop tôt pour connaître le vrai motif mais à mon sens, il s’agit d’une mise en danger de la vie d’autrui », estime le conseil.
À l’instar du couple, il tient à retracer le périple des têtes blondes qui se trouvaient normalement dans le viseur des caméras de surveillance de la Ville. « Il semblerait qu’ils ont traversé toute l’école avant de passer devant la salle des professeurs et de sortir par l’entrée principale. Mes clients sont extrêmement remontés et inquiets. Désormais, ils se poseront toujours la question de savoir s’ils vont récupérer leurs enfants le soir. Et ça, ce n’est pas normal », poursuit Me Bomstain. Et pour le pénaliste toulousain, un tel incident à la veille de la rentrée générale n’est pas du tout rassurant. « Je ne parle pas de cet établissement scolaire en particulier mais je note que même avec des effectifs réduits, ça arrive. Donc qu’est-ce qu’il va se passer lundi? »
Selon lui, les jumeaux se trouvaient dans « un contexte anxiogène ». Un manque de repères pourrait être à l’origine de cette fugue. « Ils ont été séparés de classes en début d’année. Après deux mois passés ensemble à la maison, ils ne partagent plus les mêmes récréations et dans la classe, tout le monde est masqué. Il est tout à fait plausible qu’ils avaient juste envie de se retrouver chez eux. »
De son côté, le procureur de la République attend « de voir la plainte » pour décider de la suite à donner à ce dossier. « Un défaut de surveillance relève d’une enquête administrative interne », rappelle Dominique Alzeari. Les parents des jumeaux réfléchissent d’ailleurs à une saisine du tribunal administratif. Et à une autre école.