Actes de torture et de barbarie devant la Cour d’assises de la Haute-Garonne

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La Dépêche du Midi – décembre 2019 par Géraldine JAMMET
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Elle a choisi d’adresser ses derniers mots à ses filles dont Anaïs, accusée à ses côtés, mais surtout, à la victime. « Tu as été forte et courageuse de partir. Que ta reconstruction se fasse en paix avec ta famille », a lancé Marie-Karine Dalleau, hier midi. Sous la présidence de Michel Huyette, les trois femmes et trois hommes qui composaient le jury depuis lundi ont condamné Marie-Karine Dalleau, 49 ans, à 12 ans de réclusion criminelle. Même peine pour sa fille, Anaïs Dalleau, 25 ans, qui écope d’un suivi socio-judiciaire de 5 ans, avec 3 ans d’emprisonnement supplémentaires à la clé si cette mesure n’est pas respectée.

Toutes deux comparaissaient depuis lundi pour des faits d’actes de torture et de barbarie perpétrés sur une jeune femme aujourd’hui âgée de 22 ans, entre 2014 et 2017, dans un appartement du quartier Rangueil, à Toulouse (nos précédentes éditions). La victime était en couple avec Anaïs lorsque des violences inouïes et des humiliations répétées sont devenues le quotidien de ces deux jeunes femmes, sous les yeux de Marie-Karine qui occupait ce logement avec ses enfants dont elle imposait le ménage à l’ex petite amie de sa fille. Et cette ancienne femme battue souffrant d’un cancer a avoué être dépassée par la situation. Par la violence de sa petite fille mue en jeune femme « agressive » et « violente ».

« Peut-être qu’il n’y a jamais eu d’adulte dans cette maison. Qui est la mère, qui est la fille ? Personne ne le sait : il n’y avait plus de repère dans ce foyer. Elle n’est pas arrivée à dire stop car elle n’en avait pas la force. Alors oui, elle a donné des coups de spatule sur les doigts de la victime mais il ne s’agissait de la renier dans sa nature humaine et sa dignité », a plaidé son avocat, Me Jonathan Bomstain, en réponse aux réquisitions de l’avocat général. La veille au soir, David Sénat a en effet sollicité un quantum plus important, de 15 ans d’emprisonnement, à l’encontre de cette mère de famille « en faillite ».

Même si les experts ont qualifié Anaïs de « sadique », même si elle est accessible à une sanction pénale, le représentant du ministère public a demandé 12 ans de réclusion criminelle, avec un suivi socio-judiciaire de 5 ans, estimant qu’il y avait « a minima une atténuation du discernement » de cette jeune femme diagnostiquée déficiente mentale depuis l’enfance. Comme la victime.

« C’était sa première relation amoureuse et elle avait peur de l’abandon. Mais comparée aux autres membres de la famille, Anaïs a eu le courage d’assumer », estime Me Robin Senié-Delon, avocat de la jeune femme avec Me Martin Vatinel. Toutes deux encouraient 30 ans de réclusion criminelle.

la Cour d’assises de la Haute-Garonne condamnera finalement la fille et la mère à une peine de 12 ans de réclusion criminelle.

Les trois conseils de la défense peuvent en effet être « satisfaits ».

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